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Pacte National sur les emballages plastiques

Lutter contre la pollution des emballages plastiques

Pacte National sur les emballages plastiques : interview croisée d’Alexandre Le Vernoy et de Mathieu Tuau

En tant qu’acteur majeur de l’industrie agroalimentaire, Nestlé en France a un rôle important à jouer pour réduire les emballages plastiques et proposer des solutions alternatives innovantes et plus durables. C’est en ce sens que le Groupe a signé le Pacte National sur les emballages plastiques le 21 février 2019, sur lequel Mathieu Tuau, Responsable Packaging et Développement Durable Nestlé France et Alexandre le Vernoy, Coordinateur du Pacte reviennent dans cette interview. 

 


 

1. En quoi consiste le Pacte National sur les emballages plastiques ? 

Alexandre le Vernoy, « Coordinateur du Pacte National sur les Emballages Plastiques » 

Le Pacte National sur les emballages plastiques est un acte fondateur initié en 2019 par le ministère de la Transition écologique pour transformer en profondeur l’usage du plastique dans les emballages d’ici à 2025. 

Les entreprises Auchan Retail France, Bel, Biscuits Bouvard, Carrefour, Casino, Coca-Cola European Partners, Danone, General Mills, Innocent, L´Oréal, LSDH, Nestlé France, PepsiCo, Système-U, Unilever, Veolia ainsi que deux ONG, la Fondation Tara Expéditions et le WWF France, ont rejoint le pacte sous l’égide du ministère pour Repenser collectivement un usage plus sobre et innover pour une économie circulaire. L’ensemble des signataires souscrivent à une vision commune dans laquelle le plastique ne devient jamais un déchet car il est réutilisé et recyclé. 

Cette vision commune est importante car c’est ce qui fait la spécificité et la force du pacte. Les entreprises signataires mettent leurs réseaux et leurs ressources au profit d’actions collectives inédites.  

Mathieu Tuau, « Responsable Packaging et Développement Durable » 

L’économie circulaire est au cœur de la vision du pacte National sur les emballages plastiques. A l’origine du projet, il y a l’idée de passer d’une société du plastique jetable à un modèle de gestion sobre et efficace du plastique tout en limitant son usage. D’ailleurs le pacte, sa vision commune et ses objectifs sont soutenus par la fondation Ellen MacArthur qui s’est donnée pour mission d’accélérer la transition vers une économie circulaire. Pour ce faire, elle appelle les entreprises au niveau mondial à rejoindre le « Global Commitment de la New Plastics Economy » pour repenser collectivement l’avenir du plastique.  

Nestlé a répondu à l’appel collectif du ministère et à celui de la fondation Ellen MacAthur avec qui nous entretenons des liens forts. Nous pensons que la collaboration et l’action collective sont essentielles pour parvenir à un changement dans notre façon de penser et de nous engager sur la question des plastiques.  

 

2. A quoi s’engagent les entreprises signataires ? 

[Alexandre le Vernoy]

Aujourd’hui, 55% des unités d’emballages mises sur le marché en France sont en plastique. Pour réduire cette part, les entreprises signataires souscrivent à des objectifs ambitieux à court terme : atteindre 60 % d’emballages plastiques effectivement recyclés d’ici 2022, et 100 % d’emballages réutilisables ou recyclables d’ici 2025. Les entreprises doivent aussi incorporer en moyenne 30% de matières recyclées dans les emballages. Enfin, les signataires devront, d’ici 2025, établir la liste des emballages considérés comme “problématiques” ou “inutiles” et prendre des mesures pour leur élimination. 

[Mathieu Tuau] 

En raison de la nature de leur activité, les entreprises agroalimentaires sont des gros producteurs d’emballages. Elles ont donc un rôle majeur à jouer dans cette transition vers un avenir sans déchets plastiques et doivent répondre aux attentes des consommateurs pour des produits plus responsables. Chez Nestlé, nous sommes pleinement conscients de ce défi.  

 

3. Pourquoi Nestlé a signé ce pacte ? 

[Mathieu Tuau]

Nous avons rejoint le pacte pour inspirer d’autres entreprises et les convaincre de la nécessité de développer une économie circulaire du plastique et jouer un rôle actif dans cette transition.  

Chez Nestlé, rejoindre la Pacte était une évidence car nous étions déjà engagés dans une profonde transformation et une réduction de nos emballages plastiques avant de le signer. À la fin de l’année 2017, nous avions déjà éliminé plus de 100 000 tonnes de matériaux d’emballage de notre processus de production, ce qui équivaut à 10 fois la Tour Eiffel ! On retrouve plusieurs engagements du pacte dans les engagements qui avaient été pris par le Groupe pour réduire les emballages plastiques.  

A ce jour, 87% des emballages de Nestlé sont déjà recyclables ou réutilisables. Mais nous souhaitons aller plus loin ! Les engagements contenus dans le Pacte ont intégré la feuille de route de Nestlé sur les emballages plastiques. A l’occasion du premier anniversaire de la signature du pacte, nous nous sommes engagés à rendre 100% de nos emballages recyclables ou réutilisables à l’horizon 2025. Cette ambition s’articule autour de trois axes principaux : éliminer les plastiques non recyclables, encourager l’utilisation de plastiques qui permettent de meilleurs taux de recyclage, et éliminer ou modifier des combinaisons complexes de matériaux d’emballage. 

Pour plus d’informations : https://pacte-national-emballages-plastiques.fr/

 

4. Plusieurs associations environnementales dénoncent le manque d’ambition du Pacte. Quelles actions concrètes ont été réalisées depuis 2019 ? 

[Alexandre le Vernoy]

Nous avons accéléré les travaux depuis 2019 pour atteindre les objectifs fixés et répondre aux attentes fortes des pouvoirs publics, des ONG et des citoyens sur la lutte contre la pollution plastique. Afin de suivre les changements entrepris et avoir un impact concret, nous avons mis en place des mécanismes de reporting et des outils communs pour gagner en efficacité au quotidien. Le Pacte a publié en juillet 2021 son premier rapport de progrès. Ce rapport propose un état des lieux inédit sur la mise en marché des signataires et les premiers résultats engagement par engagement. La transparence que nous demandons aux entreprises sur le suivi de leurs progrès réalisés en fonction des objectifs ambitieux fixés dans le Pacte est essentielle. Par exemple, les entreprises signataires indiquent le taux de recyclabilité de leurs emballages ou encore de matières plastiques recyclées incorporées. 

Nous avons aussi identifié la liste des emballages inutiles, analysé en quoi ils sont problématiques et identifié des leviers d’actions. Enfin, nous avons proposé des modèles pour le réemploi. La participation de Citeo et Veolia en qualité de recycleurs dans le pacte garantissent l’efficacité des actions de collecte et de recyclage. 

[Mathieu Tuau]

Depuis que nous avons rejoint le pacte, nous avons renforcé nos efforts pour la recyclabilité et la réduction du plastique.  

Nous avons, par exemple, investi pour transformer les emballages plastiques non recyclables de certains de nos produits en emballages recyclables. C’est notamment le cas de SMARTIES, qui devient la première marque internationale de confiserie à proposer l’ensemble de ses emballages en papier recyclable. Cela se matérialise par la suppression d’approximativement 250 millions de packagings qui contenaient du plastique vendus par an dans le monde. C’est également le cas du produit Purina Beyond qui est désormais emballé en mono matériaux recyclables. Nous avons également pris la décision en interne de sortir du polystyrène. 

L’innovation est au cœur de notre stratégie pour réduire les emballages plastiques. Nestlé est le premier groupe agroalimentaire à s’être doté d’un institut de recherche spécifique sur l’emballage à Lausanne. Une cinquantaine de scientifiques recrutés dans le monde entier travaillent à plein temps sur cette question. 

 

5. Comment parvenez-vous à mettre autour de la table des ONG et des entreprises qui peuvent avoir des intérêts contradictoires ?  

[Alexandre le Vernoy]

La problématique du plastique est un sujet qui nous concerne tous et c’est ce qui fait la force du pacte. Le travail que nous initions se fait dans la concertation au sein d’un comité de pilotage composé d’ONG et d’entreprises signataires. Des groupes de travaux collectifs sont menés et soutenus tout au long de l’année. 

[Mathieu Tuau]

Chez Nestlé, nous travaillons régulièrement avec des ONG pour construire un avenir plus durable et limiter l’impact de nos activités sur l’environnement. Les ONG sont de véritables partenaires et nous avons besoin de leurs expertises pour construire ensemble des solutions durables, qu’il s’agisse du recyclage, de la réduction des gaz à effet de serre, de la nutrition, de l’agroforesterie… Elles nous permettent également de nous challenger pour nous efforcer de toujours faire mieux. 

 

6. ​Est-ce que la France est à l’avant-garde de la réduction des emballages plastiques ?  

[Alexandre le Vernoy]

Le Pacte National sur les emballages plastiques est une opération inédite en France car elle rassemble pour la première fois l’Etat, les ONG représentatives de la société civile et des entreprises privées autour d’une vision commune pour construire une économie circulaire du plastique. Cette vision est portée et encadrée par la feuille de route pour l’économie circulaire que le gouvernement a mis en place pour proposer des mesures concrètes et passer d’un modèle économique linéaire « fabriquer, consommer, jeter » à un modèle circulaire.  

La France est un pays moteur de la lutte contre la pollution plastique en Europe. 14 états membres de l’Union européenne ont signé un pacte plastique européen sous l’impulsion de la France et des Pays-Bas et en accord avec la vision développée par la nouvelle économie des plastiques de la Fondation Ellen MacArthur. Ce pacte fournit un cadre plus général que le pacte national et permet à la France de réaffirmer ses engagements dans le cadre d’une coalition européenne.